« Actionnisme êtriste », ahahaha, quelle foutaise. Juste histoire de remettre à leur place (dans la poubelle) les jargons avant-gardistes. Au cas improbable où ce texte aurait un lecteur, qu’il soit assez gentil pour considérer que « archaïste », « anarquie » etc. méritent un traitement similaire : de grands mots pour transformer un presque rien en… je ne sais quoi… Passons, j’en reviens à mon chautauqua.
Lentement, je reprends ce blog après une longue interruption. Au rang des difficultés que j’éprouve à en poursuivre la rédaction : un certain dégoût pour la parlotte et le manque de temps car faire est envahissant.
Aurais-je ce printemps passé des heures à élucubrer sur l’autosuffisance, je n’aurais pu les consacrer à la plantation de quatre figuiers, trois cerisiers, et deux pruniers. Aurais-je écrit des lignes et des lignes sur la limite de la critique, ce sont autant d’instantanés de l’aura que je n’aurais pu tenter de fixer sur non-publiable(1).
Il est de la même façon stérile d’argumenter mon retrait pendant des heures, ce qui, d’une façon ou d’une autre, pourrait correspondre à la poursuite d’une conversation de sourds, soit l’exact inverse d’ un énoncé performatif. Ce que cette société adore : quand dire c’est ne pas faire. Ou mieux (pire, en fait) : dire pour ne pas faire. Les interminables palabres « critiques » des wannabe révolutionnaires et autres fouteurs de merde sont à cet égard plaisamment systémiques.
A titre d’aide-mémoire donc. Se taire est la première leçon – de la maçonnerie et du zen. Sauf à écrire le Shobogenzo mais ce n’est pas dans les cordes de tout le monde et en tous cas pas dans les miennes. A la limite, pourrais-je suivre la voie du nuage fou, cela m’irait, mais je ne peux être juge de mon succès – ou de mon insuccès.
Se taire et prêter attention car nous ne sommes qu’ici et maintenant. Se taire et agir. « Hier n’existe plus, demain n’existe pas ».
Donc, silence.
—-++
(1) À cet égard au moins, je ne sais si mes deux blogs ne sont pas moins complémentaires que contradictoires. Le monde en creux que j’essaie de cerner ici à coup de masse et de lance flamme, je tente d’en esquisser l’éclat dans non publiable. Mais cela importe peu puisqu’aucun des deux n’est censé avoir le moindre intérêt.