mon chautauqua revient à Kerouac ;
(ce n’est pas comme revenir à un point de départ, dont je suppose qu’il se situe quelque part après la révolution, quand, selon les mots de cette chère Codrina Pricopoaïa, « ce putain de monde » avait déjà commencé à « devenir si bourgeois » (1) et que l’on en a pris conscience, soit vers l’exaspérant Ernest Coeurderoy, poeta minore bien-sûr ; les sources sont toujours modestes et diffuses, ce qui ne les empêche pas d’avoir leurs nixes, mais c’est un autre sujet)
revenir à Kerouac parce que l’étape est facile et chaleureuse ;
et que je programme de passer mon été à des kerouakeries,
beaucoup sur la route ;
enfin, quand dès que, à la seconde où j’en aurais fini avec quelques (gros) brico-chronoph-ages et du courrier en retard ;
et puis parce qu’il y a chez Jack, si non des merveilles,
en tous cas des passages à même d’émouvoir profondément un rejeton de la génération x finissante par ce qu’ils verbalisent et explicitent de ce qui, chez nous successeurs, s’est sans doute endogénéisé, fait axiome implicite,
comme un acquis se fait inné…
je veux dire, des passages comme celui-ci, qui, au chapitre premier donne le ton de ce qui va suivre jusqu’à Big Sur :
« (…) the only people for me are the mad ones, the ones who are mad to live, mad to talk, mad to be saved, desirous of everything at the same time, the ones who never yawn or say a commonplace thing, but burn, burn, burn like fabulous yellow roman candles exploding like spiders across the stars and in the middle you see the blue centerlight pop and everybody goes «Awww!» What did they call such young people in Goethe’s Germany ? »