… l’infériorité consubstantielle des idéologies politiques (et partant de toute « idée politique », laissez-moi rire) : offrir ou prétendre offrir une vision « cohérente » du monde.
(Les religions ont la même prétention, avec pas moins de dialectique, je laisse Akaji Maro y revenir dans un instant).
Au rang de ces idéologies, je colle notamment le marxisme et l’imbécilité d’un matérialisme historique qui, pour être ponctuellement opératoire dans la description du ressort économique du rapport de force, n’en a pas moins débilement prétendu réduire le processus historique à la lutte des classes.
ne pas sous-estimer donc le nominalisme comme hygiène intellectuelle. Derrière tout monisme explicatif, toute représentation parfaite du monde, sommeille la stupidité la plus crasse.
D’autant que, théorème d’incomplétude des systèmes formels, une pensée vraiment cohérente, non, cela n’existe pas, et même les faiseurs de systèmes et chercheurs de cohérence que sont les philosophes et les physiciens évoluent, et se contredisent finalement dans le temps. Ou pour le dire autrement : une vision du monde cohérente, si, cela existe dans le cas précis des psychoses.
Il faut donc s’en remettre à Dada, à la vertu de la contradiction comme libératrice et leveuse de magie.
« La Bible est remplie de contradictions. Plus il y en a plus la théologie trouve matière à se développer. Le butô regorge aussi de contradictions. Il ne faut pas croire en une seule forme. L’important est de savoir que l’homme recelle plusieurs facettes ; le butô aussi. Admettre la diversité est la force de l’art, contrairement à la religion où on tente de trouver une direction, une doctrine« .
Akaji Maro, Danser avec l’invisible, Présentation et entretiens de Aya Soejima, Paris, Riveneur Editions, 2018, 117p.
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Hein-cohérence
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