automat

Question : qu’y a-t-il de plus opposé au zen ? – à l’absorption, à sa leçon gnoséologique et à sa vigilance acquiesçante et quiescente de chaque milliseconde à l’impermanence ?

Non, pas la dispersion dans le mouvement, le concept et leur tragique ; aussi vaniteux et exaspérant qu’ils puissent être.

Quelque-chose de beaucoup plus vulgaire. Une dilution.

Réponse au détour d’une note d’Eisenstein.

« l’esprit petit-bourgeois, c’est l’automatisme.
Substitution du « devenir » dialectique de chaque seconde par un « être-là » statique dégénérant inévitablement en train-train quotidien. Peu importe que ce soit sur le plan idéologique, créatif ou quotidien ».

 

Eisenstein, folio dactylographié non daté n°2-797 – Archives centrales d’art et de littérature de Moscou. Traduction établie par François Albera dans son ouvrage Eisentsein et le constructivisme russe, Sesto San Giovanni : Editions Mimesis, 2019. 474p.
Publicité

not to be

rêves étranges de ces nuits sous la constellation du chien

cette fois, je n’étais
pas même invisible
– pas de corps –

mais ceci :
quelque-chose comme un principe, une force qui faisait se hérisser la glace
ou je ne sais quelle gelée froide et pâle,
en gerbes ; de pointes et comme de souchets, de massettes translucides

et curieusement, l’on pouvait dans un jeu m’incarner
à condition de tirer ces jetons
Lire la suite

in memoriam

Mon chautauqua.

Hervé est mort. Je ne le connaissais pas ; ou plutôt, je le connaissais fort peu bien que nous ayions longuement hanté les mêmes lieux, et ayions eu en commun nombre d’amis ou de fréquentations. On se connaissait de vue, à peine ; je ne lui ai jamais dit mon prénom et je ne connaissais le sien que parce qu’il était le chanteur de Wallenberg. En fait, je crois que sur ces décennies, nous n’avons pas échangé plus de 50 mots. La dernière fois que je l’ai croisé, c’était avant un concert de Wallenberg au Supersonic ; Hervé avait une canne et, je crois, sortait de l’hôpital. J’avoue : je n’étais pas là pour Wallenberg, qui n’a jamais fait partie de mes groupes préférés, mais pour Little Nemo – et pour sourire en écoutant AinSophAur. Je n’ai jamais su ne pas sourire, en voyant AinSophAur sur scène.

Lire la suite