aujourd’hui, je m’énerve sur man ray
hier, c’était breton
et demain, c’en sera un autre…
je crois bien
que tous ces maîtres en vérité,
ceux dont je respecte tant l’œuvre et le talent,
et qui ont ouvert des chemins…
je n’aurais rien eu à leur dire,
pour la plupart, je les aurais giflés
et pour quelques autres, les plus costauds ou les plus têtes à claques,
sans hésitation, ne seraient les représailles légales, esquintés
*
et me vient l’idée d’un voyage dans le temps ;
pour faire de la place sur mes étagères.
*
c’est une expérience triste hélas
pas systématique mais toujours actuelle
que la poésie des êtres
si souvent soit l’inverse de leur valeur humaine
je ne sais pourquoi
*
(tiens, à quel point, à quel moment trouvé-je que la vertu poétique
pardonne la médiocrité et l’inacceptable prétention ?
je n’ai pas la réponse et suppose
qu’en toute incohérence, j’ai mes mauvais goûts
je fais mes exceptions)
bah, ce n’est pas les poètes,
c’est l’être humain que tu hais
sûr.
*
oh, camus fait exception
le fou aimait les hommes
… deux mots, et il aurait tourné les talons, pas intéressé
ou m’aurait flingué.