Carton vide !

Au Nasjonalmuseet d’Oslo, il y a cette « œuvre », au premier abord si vaine que je n’ai pas même eu l’idée de la photographier ou d’en noter l’auteur : aplatis ou découpés pour l’être, je ne sais plus, et mis sous verre, des cartons d’emballage ou de déménagement, à l’évidence usagés – ils comportent pliures, traces de rubans adhésifs colorés ou de cet horrible marron beigeasse qui sied au produit ; et, si ma mémoire ne me trahit pas, peut-être aussi, des timbres ou des traces au marqueur.

Pragmatique devant l’éternel comme devant l’éphémère, notre amie C0-R4, nous ayant précédé dans la visite, s’était… émue ? non, exaspérée de la chose ; plus particulièrement d »une politique d’achat du musée fort méprisante pour les couronnes du contribuable viking ; elle nous avait aussi enjoint, si, si, de ne manquer en aucun cas de passer conchier l’œuvre.

Nous y voilà donc, avec Anodine et un ami peintre talentueux, que j’appellerai V1-L1 parce qu’il n’a peut-être pas envie de se retrouver ici. Et je veux me noter, et partage au passage, le souvenir que  j’ai du bref échange que nous avons eu, à titre d’humble tentative d’herméneutique des cartons exposés.

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… de rien…

[ note ]

sophrosunê – ne rien attendre [faut-il préciser : que la deception ? des muses ? de poétique ? des gens ? d’humain ? des humains ? ]

[étonnante récurrence, chez ceux que l’on remercie – relègue au rang des morts après CQFD -, de cette surprise en reproche : je croyais que tu n’attendais rien (formulation équivalente : mais je n’ai rien promis)

  1. non et j’avais bien raison (equiv. : non, et tu avais bien raison)
  2. ne rien attendre ne veut pas dire que l’on ne tire pas les conséquences de ce que tu fais ou ne fais pas. ]

hic : l’hic et nunc, sa corruption ?? « Nul et non avenu ».

bof

à cultiver : ne pas avoir trop d’empathie non plus pour les poissons rouges et les lapins

apostille à une erreur

deux mots, absolument inutiles, d’explication sur ceci.


j’avais prévenu d’une humeur potache
il faut dire que « tout cela » commence à chercher son souffle
(et comble d’agacement, devoir à titre professionnel
récurer l’auge des Curiaces et pé-cho une laie dirimante
m’empêche de potager au soleil, d’écrire,
ou de me consacrer à d’autres projets au long cours,
obsessionnels mais compliqués, un chouïa)
et puis il y a le printemps…

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tic, tac

Citant Hillerman, j’ai déjà évoqué ce qui ne me plaît pas du tout dans ce qui me semble être la conception du temps dominante de notre société.

Je tombe sur une autre perle, dans un autre polar à prétention peut-être ethnique : la série australienne, se-laissant-voir -sans-plus (mais c’est déjà énorme au vu du niveau moyen abyssal des débilités netflicoprimiques), Mystery road.

Dialogue entre un bushman et une archéologue empressée à découvrir des vestiges du pléistocène australien.

« – Why ‘re they so important to you ?
– They let me see into deep time.
– Deep time ? There’aint no such thing as time. Time helps you white fellows to measure something  you’ve no control over. »

Il y a quelques cultures sur lesquelles deux-trois lectures anthropologiques sérieuses m’ont données de vagues lumières. Les bushmen australiens n’en font hélas pas partie, et je suis donc absolument infoutu de savoir si, ce propos reflète leur pensée ; ou s’il leur est attribué comme caricature télévisuelle d’une pensée philosophico-archaïque telle que peut se la représenter une équipe de scénaristes, et telle que l’attend un public occidental-citadin.

Cette deuxième hypothèse est bien sûr la plus vraisemblable.

N’empêche que l’observation me semble d’une vérité assourdissante.

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