Je n’en ai pas fini. Ni avec le mot qui me hante depuis 1995, ni avec ce titre qui est un vieux désir. Ni avec Frederico García Lorca – dont j’ai vu les vertes balustrades un soir de magie, c’était dans dans un monde révolu, portées par une voix que j’emporterai dans la tombe. Je n’en ai fini avec rien de tout ça.
« Lorsqu’il voit arriver la mort, l’ange vole en cercles lents et tisse avec des larmes de glace et de narcisses l’élégie que nous avons vu trembler entre les mains de Keats, celles de Villasandino, dans celles d’Herrera, dans celles de Becquet, et dans celles de Juan Ramón Jiménez. Mais quelle est la terreur de l’ange s’il sent une araignée, même la plus minuscule, sur son tendre pied rose !
En revanche, le duende ne vient pas s’il ne voit pas de possibilité de mort, s’il n’est pas sûr qu’elle va rôder autour de la maison, s’il n’est pas certain qu’elle va secouer ces branches que nous portons tous et que l’on ne peut pas, que l’on ne pourra jamais consoler.
Par l’idée, par le son, ou des mimiques, le duende aime à être au bord du puits dans une lutte franche avec celui qui crée. L’ange et la muse s’échappent, avec un violon ou un compas, mais le duende vous blesse, et c’est dans la guérison de cette blessure qui ne se ferme jamais que se trouve ce qu’il y a d’insolite, d’inventé dans l’œuvre d’un homme. »
Le duende, pas de problème, ça se trouve encore
Moi, c’est la muse et l’ange qui m’intéressent.
Dommage. Aux dernières nouvelles les muses sont parties avec les elfes, et il y a belle lurette que les anges font le trottoir pour se payer leur dose.
Mais renoncer n’étant pas le genre de la maison, on va continuer de chercher.