« La nature se délecte (…) des délimitations et des frontières ; nous vivons dans un univers structuré. Mais cet univers structuré a une histoire au cours de laquelle il a évolué : il présente donc nécessairement certaines frontières floues où les transitions sont progressives. Aussi longtemps que (…) nous ne renoncerons pas à vouloir classer toutes les choses de la nature dans des catégories bien précises et délimitées, nous serons toujours plongés dans la confusion par ces objets qui se trouvent précisément aux frontières entre les catégories ».
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Stephen Jay Gould, Le Sourire du flamand rose, Réflexions sur l’histoire naturelle, Paris, éditions du Seuil, 1988 – rééd. Coll. Points, 1993. Traduit par Dominique Teyssié avec le concours de Marcel Blanc. Cette phrase est extraite du chapitre 5, « un vrai paradoxe » sur les siphonophores – magnifique et magnifiquement illustré.